Fin XIIIème - XIVème siècle : premier renforcement des
défenses
La configuration initiale va cependant être rapidement
modifiée. Le noyau primitif va ainsi rapidement être élargi par la réalisation d'une première ceinture défensive
entourant le logis face à l'attaque. Ce renforcement du château s'opère éventuellement dès la fin du XIIIème s., voire
au XIVème s. seulement.
Le tracé de cette enceinte n'était jusqu'à présent
partiellement connu que sur les seules pentes Nord et Est. Les récents sondages ont permis de compléter son plan, qui présente un
tracé très accidenté, avec une succession de pans de murs courts s'articulant en de multiples angles qui accuse de manière
évidente son implantation sur les blocs rocheux affleurant à l'origine hors du sol (murs E1
à E10). Ce tracé est à l'opposé de celui curviligne de l'enceinte du XVème s.,
qui suit sur ces mêmes côtés Nord et Est une ligne de niveau constante qui correspond au sol peu accidenté du plateau en pied de rocher.
La majorité des murs visibles hors sol ne présentent plus à l'observation que leur seule face externe de parement. L'appareil en est
relativement soigné, composé de blocs de granit cubiques organisés en assises horizontales. Des disparités importantes existent
cependant dans leur dimensions et mise en oeuvre, qui laissent supposer des réparations et reprises, au regard de décrochements d'assises et de
parties hétérogènes de parement. Les épaisseurs des murs relevés varient de 110 à 140 cm. Aucune meurtrière n'a
pu y être relevée, l'élévation conservée étant probablement trop faible. La découverte directement au pied du mur
E5 d'une moitié de couleuvrinière en grès indiquerait que cette enceinte haute a subi des
adaptations tardives après l'apparition des armes à feu.
Au Sud, l'enceinte E1 est accolée
contre le parement du donjon, accusant l'antériorité de l'entité logis-donjon. Celle-ci apparaît par ailleurs confirmée
aujourd'hui par la présence d'au moins une meurtrière cruciforme implantée jadis sur le donjon face à l'attaque, qui aurait
été aveugle et inopérante si une enceinte avait existé au-devant du donjon. L'enceinte a ainsi pu être réalisée
quelques temps après le donjon, mais plus probablement bien des années plus tard.
La partie Ouest de cette enceinte haute nous est aujourd'hui encore en grande partie
inconnue. Sans doute sue confond-elle avec la supposée basse-cour primitive qui serait située à l'Ouest. Il était en effet
indispensable que la porte d'entrée de logis soit protégée par une enceinte défensive et ceci dès l'implantation du
château. Un segment de mur a été exhumé en contrebas de l'entrée du logis (E11), dont les caractéristiques sont comparables à celles des murs E7
-E8, l'appareil assisté étant dans ces deux cas bien plus régulier et massif que celui des
structures du XVème s. Il semble dans sa partie supérieure résulter d'une transformation postérieure (1430 ?) et vient au Sud
s'appuyer contre le flanc Ouest du grand rocher portant le logis. Seuls de maigres restes de maçonneries ont été relevés contre ce
rocher dans une tranchée de contrôle, l'intégralité des élévations ayant été arrachée dans la
profondeur atteinte par le sondage. Le raccord entre les meurs E10 et E11 n'est plus identifiable en raison des transformations successives ayant affecté le dispositif d'entrée à
l'Ouest.